La monarchie française
La cour du roi
Pour exercer leur pouvoir, comme pour vivre au quotidien, les rois de France furent toujours entourés : c'est cet
entourage que l'on appelle la cour, même si progressivement ce terme désigna également le lieu de vie du roi et de
tous ceux qui résidaient à ses côtés, les courtisans.
Dès les mérovingiens, les rois cherchèrent à attirer auprès d'eux l'aristocratie provinciale. Mais après Dagobert 1er,
l'attrait de cette cour devint très faible, les rois n'exerçant plus réellement de pouvoir.
On commence à voir réapparaître une cour pour les Carolingiens, puis pour les Capétiens. La cour est alors nomade,
accompagnant le roi dans ses déplacements. Elle est constitué de tous ceux qui permettent au roi de vivre au quotidien
et lui apportent aide et conseil pour diriger le royaume. La cour est à la fois un lieu de vie et de pouvoir.
On y trouve des domestiques, des vassaux qui conseillent le roi, mais aussi de grands officiers, aux fonctions à la
fois domestiques et politiques : le chancelier, qui rédige les textes au nom du roi, le chapelain, qui organise la
vie religieuse de la cour, ou encore le connétable, à l'origine chargé des écuries, mais devenu rapidement le chef
des armées.
A partir du XIIIe siècle, les fonctions administratives de la cour sont exercées par des institutions autonomes, qui n'accompagnent
pas nécessairement le roi en permanence : le parlement pour la justice ou encore la chambre des comptes pour les finances.
La cour, au sens de ceux qui entourent le roi au quotidien, se réduit alors à l'hôtel du roi. C'est là l'ancêtre de
la cour des rois postérieurs. Mais on est encore très loin des splendeurs de versailles. La cour du roi ressemble
beaucoup à celle d'autres grands seigneurs.C'est en fait la cour du duc de Bourgogne qui est alors considérée comme
la plus splendide.
C'est au XVIe siècle, sous l'influence des cours italiennes, que la cour de France prend une véritable ampleur et
devient le lieu de mise en scène de la puissance du roi. Progressivement, un code de bonnes manières s'établit, que
l'on appelle l'étiquette de cour. Le courtisan doit la respecter pour être bien vu. Désormais la cour de France
devient la plus grandiose et permet au roi de s'assurer de la docilité des nobles. Ces derniers doivent venir vivre
auprès de lui pour obtenir des bienfaits : des pensions, des dons, de bonnes places dans l'armée, ou l'administration,
ou encore un bon mariage pour leurs enfants.
Au XVIe siècle, la cours est toujours nomade, bien que centrée sur la vallée de la loire, ce dont attestent encore
de nombreux châteaux. Elle peut compter jusqu'à 10 000 personnes et abrite de nombreux artistes qui célèbrent la
grandeur et le bon goût du roi. François 1er ramène ainsi Léonard de Vinci de ses campagnes d'italie et l'installe
à Amboise.
C'est cependant à Louis XIV que l'on doit l'apogée de la cour. Afin de s'assurer de la fidélité de la noblesse et de
permettre ainsi à la monarchie de diriger le pays sans partage. Louis XIV fait construire Versailles : il s'agit
d'ériger un monument à la gloire du Roi-Soleil, mais aussi de mettre en scène du roi dans sa vie quotidienne, en un
spectacle que tous les nobles du royaume doivent pouvoir contempler.
Louis XV cherche davantage d'intimité : il la trouve dans les petits soupers et dans des escapades vers d'autres
résidences. Tout cela n'encourage pas les courtisans à se presser à Versailles. Puis Marie-Antoinette ne joue pas non
plus le jeu de la cour : A Versailles, elle fréquente le petit Trianon, logis plus privé où elle ne reçoit que ses
proches, ce qui lui vaut une réputation sulfureuse. Mais le cérémonial existe toujours et les dépenses paraissent de
plus en plus insupportables, en raison des difficultés financières du royaume.
Au cours des siècles, l'exercice du pouvoir royal a donc évolué, surtout dans le sens d'un renforcement de son autorité.
Pourtant dans la symbolique, les rois ont toujours cherché à présenter leurs règnes successifs comme les chapitres d'une
seul et même grande histoire, celle de la royauté.

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