La monarchie française
Les rêgles de succession
La royauté française est héréditaire. Certes, en quelques rares occasions, les grands seigneurs du royaume eurent à
désigner un roi. Mais ils privilégiaient, en rêgle générale, des prétendants appartenants aux familles royales, demeurant
très réticents à un changement de dynastie.
Si bien que seules quelques dynasties ont régné : Mérovingiens jusqu'en 751, Carolingiens jusqu'en 987 et Capétiens,
ces derniers ayant régné par branche directe jusqu'en 1328, puis par des branches collatérales (Valois, Bourbons, Orléans)
jusqu'en 1848. Ces dynasties avaient leurs propres règles de succession, mais quelques principes généraux apparaissent.
Le droit d'ainesse :
L'idée que le royaume est indivisible et revient à l'aîné des garçons n'était pas naturelle pour les premiers rois :
Mérovingiens et Carolingiens partageaient leur royaume enre leurs fils, n'hésitant pas à diviser le royaume des
Francs en plusieurs petits royaumes. C'est d'une de ces divisions, en 843, que la France occidentale est issue.
Il faut en fait attendre les Capétiens pour voir s'affirmer le principe selon lequel un seul fils succède à la
royauté et récupère l'essentiel de l'héritage. Les cadets peuvent obtenir un domaine plus modeste, l'apanage, mais
ils sont exclus de la royauté. Cette situation d'exclusion pouvait les amener à comploter contre l'héritier légitime,
afin d'obtenir la maîtrise du royaume.
Les mérovingiens et les carolingiens ne précisèrent jamais que les femmes ne pouvaient pas rêgner. Mais en réalité les
fils succédaient à leur père et étaient concernés par le partage du royaume : ils devaient imposer leur pouvoir
militairement face à leurs frères, en véritables chefs de guerre. Disposant souvent de nombreuses épouses, les premiers
rois eurent tous au moins un fils pour leur succéder. Dans le cas contraire, les grands pouvaient proposer un candidat :
ils choisirent toujours des hommes : le roi était avant tout un chef de guerre.
Dans un premier temps, les rois capétiens trouvèrent toujours un fils pour leur succéder, du moins jusqu'en 1316. Les
filles n'étaient donc pas encore entièrement exclues, mais tant qu'un garçon pouvait succéder, il était prioritaire.
Après 1316, et surtout 1328, la situation changea. En l'absence de fils, il fallut choisir entre une succession directe
par les femmes et une succession revenant à des hommes moins directement situés dans l'ordre d'héritage. Cette dernière
solution l'emporta : on avait pris l'habitude d'une succession par les hommes, et surtout cela permettait de rejeter en 1328,
la candidature du roi d'Angleterre. Ce dernier était un héritier plus direct que Philippe VI de Valois, mais il l'était
par les femmes. On justifia après coup ces choix par la loi salique, loi franque datant de Clovis qui recommandait de
ne pas faire hériter les femmes de certaines terres, mais que l'on déforma pour exclure les femmes de la succession
monarchique.
Désormais exclues de la succession, les femmes ne pouvaient pas non plus transmettre le droit à régner. Mais cela ne
les a pas empêchées de jouer un rôle dans l'histoire de la monarchie : Elles pouvaient participer à la régence et
au gouvernement lorsque le roi en était incapable, pendant son enfance ou ses absences.
La reine, en tant qu'épouse du roi, pouvait influer sur sa politique. Ainsi Clotilde, la femme de Clovis, le poussa
à se convertir au christianisme. Il ne faut pas non plus oublier les maîtresses des rois, qui purent également jouer
un rôle important. Ce fut le cas de la Pompadour, qui inspira la diplomatie de Louis XV. Mais la royauté était bien
l'affaire des hommes seuls.
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